Église ND de la Nativité à St-LUPICIN (Jura)
Publié le 6 Février 2010
Au début du Ve siècle, les moines défricheurs Romain et Lupucin,
après avoir fondé l'abbaye de Condat (St-Claude),
fondèrent le prieuré de Lauconne (St-Lupicin).
C'est entre le XIe et XIIe siècles que l'église primitive
a laissé place à un nouvel édifice dédié en 1110 à St-Lupicin.
Elle est considérée comme étant l'un des plus anciens édifices romans du Jura.
Entre le XVIIe et le XXe siècles, l'église sera
plusieurs fois transformée et restaurée.
C'est en 2006 que commence l'étude fine du bâti
afin d'en entreprendre une restauration historique.
La façade, dont la partie centrale date du XIe siècle,
est percée de plusieurs baies (XVIIe siècle pour le large oeil de boeuf
surmontant le porche, XIXe et Xe siècles pour les autres).
Contrairement à ce qui était admis depuis le milieu du XXe siècle, la façade n'est nullement un vestige de l'église carolingienne disparue, mais est bien représentative, dans sa partie centrale, porche compris, du premier âge roman (XIe siècle).
En outre, elle ne présente pas l'important désaxement indiqué sur le plan consultable à l'entrée (15 cm seulement contre 75 annoncés !)...
Le dessus du porche offre un original appareil réticulé.
Étonnemment, il faut descendre quelques marches pour pénétrer dans l'église.
Le batiment est constitué de trois nefs soutenues par trois paires de colonnes
dont chacune a une section différente : carrée, cylindrique puis cruciforme.
Les nefs ont été voutées en 1634, occultant les quatre séries
de quatre baies hautes qui primitivement les éclairaient.
Ces baies sont maintenant visibles de l'extérieur
après restitution de la toiture à deux pans.
La croisée du transept, sur laquelle est bâti le clocher,
présente une particularité qui dénote une belle maîtrise architecturale :
les arcatures plein cintre reposent sur les piliers cruciformes.
Sur ces arcs sont élevés des murs supportant eux-mêmes
quatre autres arcs en encorbellement permettant de réduire le carré.
Enfin, on a élevé sur ce carré, une petite coupole sur trompes...
(en architecture, les trompes permettent de passer du carré à l'octogone,
plus proche du cercle de la coupole)
Dans l'abside, sous l'autel, des ossements désignés
par une plaque de plomb gravée comme étant ceux
de l'abbé Lupicin (mort en 460) ont été découverts en 1689.
C'est en 2007 que des sondages ont été entrepris,
dans le cadre d’un programme de recherches.
Sous le dallage, à l'aplomb du clocher,
on a retrouvé deux fosses de moules à cloche.
Le plus ancien est établi dans une fosse qui réutilise
en partie un important tombeau : Les études menées par Sébastien Bully
laissent fort à penser qu'il s'agirait de celui de St-Lupicin.
Le clocher carré qui surmonte la coupole est prolongé
d'une flèche de section ocotogonale, construite au XIXe
siècle.
clocher, transept et chevet
* * * * *
Pour des informations plus complètes, consulter aussi :
- Jura Patrimoine (site de Robert Le Pennec)
- Medieval Europe - 4éme Congrès International d'Archéologie Médiévale et Moderne :
- Bulletin du Centre d'Études Médiévales d'Auxerre :